Le Maroc et le racisme
- Cedric Axel Etien
- 7 avr. 2019
- 2 min de lecture
‘’Aazi’’, ‘’aazia’’ pour dire sale nègre ou négresse. Les termes racistes utilisés pour proférer des injures infâmes à l’encontre des noirs au Maroc sont légion, toutes plus offensantes les unes que les autres. Mais tant que cela reste du verbal, c’est encore gérable, au-delà c’est plus qu’un être humain ne peut tolérer car certains comportements frisent la bestialité.
Le racisme ne nous leurrons pas, c’est un fait bien réel dans ce Maroc qui se dit accueillant. Selon les estimations du Ministère de l'Intérieur, le Royaume accueille, pas moins de 10 000 subsahariens repartis sur l’ensemble du territoire. Et les Marocains, du moins un certain nombre parmi eux, éprouvent un malin plaisir à les ridiculiser, à les railler dans la rue en raison de la couleur de leur peau. Ils sont étudiants ou travailleurs pour la plupart mais parfois aussi réfugiés ou clandestins. Chacun d’entre nous à sa propre mésaventure à raconter, victime de préjugés, d’injures, de mépris, de crachats….. Certains chauffeurs de taxis refusent même de les prendre en course.
Tendayl Achuime, rapporteuse spéciale des Nations Unies, venue enquêter sur le racisme au Maroc, a fait part de ses observations à Rabat. Pour elle le Maroc doit déployer plus d’efforts pour éliminer cette forme de discrimination.
Bien que le Maroc ait affiché sa volonté de combattre le racisme, notamment en signant la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale ainsi que plusieurs autres traités internationaux relatifs aux droits de l’homme, le pays connait toujours des actes de discrimination raciale.
Des migrants violentés et privés de leurs droits à Casablanca. Le séjour de Tendayl au Maroc a coïncidé avec le nouvel incendie du camp de migrants subsahariens devant la gare routière de Oulad Ziane à Casablanca. La rapporteuse a pu être témoin, le lendemain de l’incendie, des conditions de vie difficiles des migrants vivant dans cette zone qui a déjà connu trois autres incendies dans le passé.
Elle s’est également dirigée vers le nord du pays pour visiter la foret de Boukhalef près de Tanger, où des groupes de migrants d’Afrique subsaharienne ont trouvé refuge. Contrairement aux réfugiés syriens qui ont pu s’intégrer à la communauté, et dont certains membres ont particulièrement bénéficié des efforts de régularisation de 2014 à 2017, les migrants et réfugiés subsahariens vivent dans des conditions « inhumaines, sans installations sanitaires, ni abris malgré les températures glaciales hivernales ». Plusieurs d’entre eux, y compris des migrants réguliers, des femmes enceintes et des enfants ont été expulsés de force en Août 2018 de leurs maisons, ce qui a entraîné la destruction de leurs biens et leur déplacement vers la forêt.
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